Filière betteravière française Profiter de la réglementation européenne pour gagner en compétitivité d’ici 2020
Toutes les conditions sont réunies, selon la Cgb, pour s’affranchir des quotas et du prix minimum d’ici 2020. A condition de disposer de nouvelles variétés de betteraves adaptées pour produire plus en implantant les cultures dès l’automne. Un pari sur la recherche qui pourra être gagné, grâce à un statut quo réglementaire pour 2013.
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Les professionnels de la Confédération générale des planteurs de betteraves (Cgb) s’en réjouissent, alors qu’ils présentent ce 12 mai leur livre blanc « La filière betteravière de demain ».
La stagnation de la production de cannes à sucre au Brésil, la convergence de ses coûts de production avec ceux de la betterave (multipliés par trois en 20 ans) et la croissance de la consommation mondiale de sucre conduisent les professionnels français et européens à être optimistes pour les prochaines années.
lls envisagent même de pouvoir s’affranchir des quotas et des prix minimums d’ici 2020, pour pouvoir produire et exporter librement du sucre vers les pays tiers.
Ne pas casser la régulation betteravière
en important de la volatilité
Mais d’ici là, la Cgb souhaite le maintien de la réglementation européenne qui prévaut dans l’économie betteravière. Le syndicat des betteraviers ne souhaite pas la suppression, par Bruxelles, des quotas sucre et du prix minimum. « Casser la régulation betteravière en important de la volatilité aurait des répercussions négatives, non seulement sur le marché européen du sucre, mais aussi sur l’ensemble des grandes cultures ». Et les responsables rappellent que les betteraves ne sont ni stockables, ni transportables et qu’il n’existe pas de marché à terme de la betterave.
En remettant à Bruno Le Maire, le livre blanc mercredi 12 mai, les responsables de la Cgb se sont réjouis d’apprendre que le ministre de l’agriculture partage leurs positions. « Le triptyque quota, prix minimum et accord interprofessionnel obligatoire sera défendu à Bruxelles », leur aurait assuré le ministre. « La reconduction du règlement sucre est d’autant plus réaliste que les cinq ans de prolongation demandés coïncident avec l’échéance de Doha en matière de préférence communautaire et ne représente aucun coût financier pour le budget de l’Union européenne », fait par ailleurs remarquer la Cgb.
Un pari sur la compétitivité...
Le pari de la compétitivité d’ici 2020 repose d'abord sur le constat suivant: l’augmentation continue des coûts de production du sucre de canne au Brésil (300 euros la tonne, soit trois fois plus qu’il y a vingt ans) avec des investissements à financer trop onéreux pour développer une industrie sucrière spécifique destinée à l’exportation. Elle serait trop éloignée des zones portuaires.
Le Brésil peut consacrer un million d’hectares de plus à la canne à sucre mais la priorité est donnée à la production d’éthanol plus rentable. Le développement de la production de sucre n'est plus une priorité.
... et sur la recherche
En Europe, le pari de la compétitivité est le pari de la recherche pour réduire l’écart des coûts de production entre la France et le Brésil de 100 €/t de sucre. La Cgb compte sur des programmes financés par le "Grand emprunt Sarkozy" pour introduire les gènes de variétés sauvages "anti-montaison" dans le patrimoine génétique des variétés de betteraves actuellement cultivées.
L’objectif est de pouvoir implanter sous nos climats les betteraves à l’automne pour produire des racines dès le mois de juillet/août sans risque de montée à graines. La campagne sucrière pourrait ainsi être étendue sur un à deux mois supplémentaires ce qui réduirait d'autant les couts de raffinage. Et sur le terrain, les betteraviers pourraient cultiver davantage de betteraves, plus productives et sur des surfaces plus importantes, sans accroître leur parc matériel.
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